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La Cause des Causeuses 2025| créée en 2007
Les adhésions se font en Avril au moment de l'Assemblée Générale en visio conférence ou par courrier
le samedi 2 juillet 2016, journée de La rumeur libre à Sainte Colombe-sur-Gand, pour inaugurer les locaux rénovés et la création de La Fabrique des Colombes, Centre d'Art et du Livre. Au cours de la journée, visite des 450 m2 des locaux rénovés, inauguration de la 1ère exposition d'arts plastiques dans le tout nouvel espace de La Fabrique des Colombes, ensuite de nombreuses lectures jusqu'à minuit, en partageant repas et verre de l'amitié.
Ci-dessous le programme de la journée et le plan d'accès.
sur FRANCE CULTURE pour entendre l'émission cliquer iCi !
21.06.2016
Journaliste, écrivain, féministe, Benoîte Groult est morte à 96 ans ce 20 juin à Hyères, où elle vivait et écrivait. Réécoutez-la dans nos émissions.
Benoîte Groult, jurée du prix Femina 2013• Crédits : Xavier de Torres - Maxppp
"Mes petites-filles ne savent pas que je suis née avec zéro droit. Que j’ai vu tous mes droits arriver un par un, pendant toute ma vie."
Elle s'appelait Benoîte, car ses parents pensaient attendre un garçon. Filleule de Marie-Laurencin (dont elle dira "C'était Zazie, dans la vie, dans la peinture, avec les poètes... c'était une petite fille."), fille de Nicole Poiret, dessinatrice de mode, et de André Groult, styliste de meubles, Benoîte Groult grandit à Paris durant les années folles, dans un milieu intellectuel et aisé. Elle est élevée dans les canons de la société bourgeoise, mais dans ce paysage, sa mère détonne, comme elle le racontait au micro de Laure Adler dans l'émission Hors Champs en août 2010 :
"Elle était toujours brillante, tapageuse, je n'avais qu'une peur dans la vie, c'est qu'elle vienne me chercher à la porte de l'institut Sainte-Clothilde, très catholique (...) Je me disais : toutes les filles vont la regarder, elle a des talons aiguilles, qui font un bruit terrible, elle a un manteau de singe, avec des poils partout, c'était pas du tout le genre des mères des élèves qui tricotaient des chaussettes pour leurs filles, qui étaient 'comme il faut' et qui ne travaillaient pas." Benoîte Groult à propos de sa mère
Son père lui conseille de passer le bac latin-grec, qui lui ouvrirait les portes de la vie parisienne. Elle l'obtient en 1938, durant la guerre... et commence sa carrière en tant qu'enseignante de latin au cours Bossuet.
"J'ai été professeur de latin à 25 ans et je n'avais pas le droit de vote. Même les femmes turques avaient le droit de vote ! Toute l'Europe, sauf la Grèce et le Lichtenstein je crois... Et je ne me suis pas dit : 'Mais il faut qu'on se batte !'. Le mot 'féminisme' on n'en parlait pas ; Simone de Beauvoir n'avait pas encore écrit Le Deuxième Sexe, elle l'écrira quatre ans après. Et puis elle ne croyait pas au féminisme, elle pensait que le socialisme allait apporter l'égalité, la justice..."
Sa mère, elle, ne lui trouve "pas de talent" et la pousse à se marier. "A 24 ans je n'étais pas mariée, c'était l'échec total." Elle même, plus tard, encouragera ses filles à ne pas épouser un homme avant de le connaître "à la maison, au lit...". Car sa première grande expérience maritale avec Georges de Caunes, rencontré après la Libération à la radio, où elle rédige des bulletins, est "catastrophique". Avec lui, elle a deux filles, avant de divorcer et de se remarier avec Paul Guimard, union de laquelle naît une autre fille.
"Je crois qu'il y avait beaucoup de femmes frigides et que ça rassurait les maris. Ils trouvaient du plaisir avec des gourgandines dans des maisons closes, avec des petites amies, mais leurs femmes ça les inquiétait : une femme honnête ça n'a pas de plaisir, chantait Jean Ferrat."
Benoîte Groult écrit pour divers journaux Elle, Parents, Marie Claire... Puis elle se lance sur la scène littéraire, où elle se fait remarquer à partir de 1972, date de publication de son premier "best seller", La Part des choses. En 1975, elle publie Ainsi soit-elle, ouvrage fondateur pour le féminisme du XXe siècle. Mot d'ordre : "Il faut enfin guérir d’être femme. Non pas d’être née femme mais d’avoir été élevée femme dans un univers d’hommes". A travers lui, elle est la première à dénoncer les mutilations génitales féminines. Benoîte Groult aura écrit une vingtaine de romans et d'essais. En 1978, elle fonde F Magazine avec Claude Servan-Schreiber, un journal féministe pour lequel elle est éditorialiste.
"Quand on a écrit nos deux premiers livres ma sœur et moi, on était considérées comme doublement littérature féminine, donc littérature de second ordre, et les titres des articles c'était 'Quand ces dames échangent le plumeau contre le stylo'. Et quand on est passées chez Pivot, il groupait les femmes : on était un troupeau de dames, on n'était pas affrontées à des hommes, qui eux écrivent de la belle littérature par définition. Nous on ne pouvait écrire que des petites histoires sentimentales. Et ça finit par vous peser sur l'ambition, le plaisir d'être, sur l'écriture aussi sûrement."
Dans cette émission, où elle racontait bien sûr longuement les rapports hommes/femmes de la société de l'époque et la place qu'y tenaient la petite fille, et la femme, Benoîte Groult évoquait aussi la vieillesse, sa famille, mais aussi la figure de Marie Laurencin, la femme-enfant, ou encore celle d'André Gide, qui l'a beaucoup influencée sur la question de la libération des mœurs.
"En vieillissant, on devient invisible. On ne nous regarde plus dans la rue. Quand je prends le métro le soir pour rentrer, il y a des jeunes qui s’interpellent d’un quai à l’autre, et j’ai l’impression que je tomberais, ils me pousseraient sur la voie, qu’ils ne m’auraient même pas vue. Le regard s’échappe. La vieillesse n’intéresse personne."
Au soleil, le dos contre un mur blanc, en plein vent rue du port. Les yeux dans les reflets noirs d’un pick-up, j’écoute la carlingue refroidir en cliquetis venus d’ailleurs. Des drapeaux claquent sur le dos des motards visant l’extérieur de la ville. On se dit, pas étonnant que la poésie Beat ait battu le pavé des villes nord-américaines. On se dit, pas étonnant que l’amour devait se trouver dans une chambre de motel à l’autre bout du pays. Nous le traverserons en trois poèmes. On se dit, je veux être gardien de parking et boire des bières au bord du fleuve en compagnie de Kerouac. On se dit qu’il est trop tard pour cela mais que l’histoire est toujours bonne à prendre et que l’essentiel est toujours ailleurs.
Les femmes ont été cantonnées au rôle de muse par les poètes et seules quelques-unes sont passées à la postérité.
Someone writing signature with a pen and white paper• Crédits : Daniel Buxton / Rex Fea/REX/SIPA - Sipa
Collection particulière
Un documentaire de Stéphane Bonnefoi et Guillaume Baldy
Prise de son : Olivier Leroux
Mixage : Guillaume Ledu
Au XXe siècle, le mouvement féministe français en littérature, incarné notamment par Simone de Beauvoir ou Hélène Cixous, a fait peu de cas de la poésie. La France n'a pas recélé de poètes capables de faire bouger les lignes, aux antipodes de la situation américaine qui verra émerger Adrienne Rich ou Marylin Hacker... Si les romancières ont trouvé une place dans le champ littéraire français, la situation est bien différente pour les femmes-poètes, étrangement absentes des postes de pouvoir, des collections et, par conséquent, des librairies.
En 2016 les femmes poètes n'ont jamais été aussi nombreuses et désireuses, comme le pressentait Rimbaud en 1871, de trouver, « une fois libérées de l'homme, des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses. »...
Avec : Marylin Hacker, Marie Etienne, Sophie Loizeau, Camille Loivier et Valérie Rouzeau
Avec l'aide de Maria Contreras (documentation) d'Annie Lauzanna (archives INA)
Marie-Ange SEBASTI version Causeuse Paradoxale :
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Marie-Ange SEBASTI a écrit et publié des Poèmes depuis l'adolescence. Ontologiquement humble et réservée elle a peu montré ce qui lui venait de sa plume poétique jusqu'à fort tard dans sa vie. Elle nous a quitté.e.s le 19 Janvier 2022. Nous lui rendons hommage avec cette Anthologie subjective en Poémie Amie.
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Il lui importait d'écrire chaque jour, mais sans chercher à démarcher. Pendant toute l' enfance son éducation s'est déroulée dans un climat d'extrême ouverture à la poésie et aux arts. Elle a laissé pousser les ailes de sa pensée subtile dans la bienveillance et l'amour des siens. Son origine Corse du côté paternel , la mort prématurée de celui-ci, l'ont définitivement ancrée dans l'insularité ,et dans ce haut regard infléchissable de vigie qu'on reconnait facilement chez ceux qui ont croisé le danger mais aussi la beauté d'une île altière assaillie à longueur de siècles par la convoitise générale. Elle y a installé un lieu d'écriture de bord de mer qu'elle a souvent rejoint avec Yves Calvet son merveilleux époux archéologue, en dehors des contraintes de temps liées à ses obligations professionnelles. Par ailleurs, elle a lu de façon attentive et intensive l'écriture des autres,notamment dans le cadre du Comité de lecture de la Revue LAUDES. Elle a fait connaître assez tardivement nombre de ses poèmes (plaquettes, recueils personnels, livres d'artistes et d'exposition) la plupart chez Jacques André Editeur qui prépare pour 2023 une réédition de plusieurs de ses recueils avec des inédits.
Mth PEYRIN / M. Pool / Escarbille Bis
T d F Angèle PAOLI
Terres de Femmes | la revue de poésie & de critique d’Angèle Paoli Terres de Femmes
En mémoire de l'Ami Yves Thomas le compagnon d'Angèle et par Amitié de longue date avec le couple , nous tenons à laisser en évidence le lien vers
Leur magnifique site qui reprend peu à peu son travail de noria au service de la littérature et de la poésie en particulier.
TdF / Une amitié née du WEB sur des affinités profondes et durables autour de la Poésie et de l'insularité qui lui
permet d'être reliée à une multitude d'écritures contemporaines.
Responsable de la rédaction : Angèle Paoli
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Direction artistique et mise en images : Guidu Antonietti di Cinarca [G. AdC]
LA CAUSE DES CAUSEUSES ... Vendanges Poétiques à volonté... Ce blog d'abord personnel a accompagné la création de l'Association Lyonnaise La Cause des Causeuses de 2007 à 2018. Il contient les balbutiements et les expérimentations numériques qui ont permis de relier les lecteurs et lectrices de Poésie que nous sommes et des écritures singulières pour les faire connaître lors de rencontres conviviales( Bivouacs poétiques, Troc Poétique, Lectures publiques, Ateliers thématiques en lien avec le Printemps des Poètes, Ateliers créatifs tout public...).